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01/04/2008

pour un billet de 20 euros

pour un billet de 20 euros... peut-on trahir nos idéaux ?
si on m'avait poser la question hier, j'aurais répondu qu'il en faudrait bien plus pour mes idées.
et pourtant, aujourd'hui j'ai voulu m'approprier un morceau de papier tombé au sol... 20 euros !
est-ce grave ? à qui serait revenu cette somme ? qui la méritait le plus ? celui qui a égaré ce billet, les vigiles du supermarché ou moi ?
démasqué dans ma tentative, je me suis pris de remord... à moins que ce ne soit de la honte...
aurais-je eu quelques scrupules ou remords si cette roublardise avait été efficace ?
c'est l'image que j'ai donné de moi aux autres qui me dérange. et une fois cette évidence admise, c'est l'image que je me renvoie à moi-même qui me blesse.
je suis un homme donc je ne suis pas parfait.
je ne suis pas parfait... mais j'aimerai bien qu'on me crois tel.
je me rassure en me disant que ce n'est pas une "mauvaise action" qui peut me résumer en tant qu'individu. que dans le fond, je suis quelqu'un de bien. mais ça ne passe pas.
je me dit que j'ai agi à l'encontre des principes qui me sont chers. que ce billet aurait du revenir aux vigiles ou aux salariés de ce supermarché.
que leur condition de travail justifie que quelques clients philanthropes laissent échapper de leurs poches quelques billets... de temps en temps.
je regrette d'autant plus que ce supermarché symbolise pour moi le système économique actuel, système dont je n'ai de cesse de dénoncer l'absurdité.
les milliards de bénéfice du supermarché monoprix face aux salaires de ses employés. quelque part entre les deux, moi, simple consommateur prêt tricher pour 20 euros !
je réalise que la "mauvaise action" consisterait à ne pas donner de suites concrètes à de telles idées. que le rôle de simple consommateur implique une prise de conscience au quotidien du monde qui nous entoure, des personnes que l'on côtoit, des salariés, quelqu'ils soient, que nous croisons tous les jours. je réalise que ces idées de solidarité ne peuvent avoir de meilleur débouché que dans nos vies concrètes. un sourire, c'est la base. un regard sur la personne et non sur l'employé, c'est un progrès. mais si tout le monde s'y met c'est une révolution.
je réalise que ma nature d'homme m'oblige, non à être parfait... mais à progresser !

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